Témoignage de Sébastien, cadre, 48 ans.
J'avais déjà connu une expérience de très bien entendre lorsque j'avais 6 ans. A force d'otites à répétition, j'avais alors été opéré pour poser des "diabolos". Au réveil, cela avait été magique : tout était amplifié mais tous les sons étaient perçus sans difficultés pour mon cerveau. Puis le quotidien a pris le dessus en trouvant une spontanéité dans les échanges oraux et en confondant moins certaines sonorités. Un accident à l'Océan est de nouveau venu perturber mes capacités auditives, il y a 4 ans de cela.
Comme nombre d'entre-nous j'ai attendu que cela passe tout seul.
Autant il a été simple de cacher les difficultés au retour des vacances, que lors de l'augmentation des conversations téléphoniques et au sein de l'équipe, comprendre la parole est alors devenu un challenge. Les premiers signes sont survenus par la fatigue et surtout très rapidement, l'envie de raccrocher le téléphone lorsque les conversations perduraient. Assez sensoriel, cette perte de l'envie de communiquer s'accompagnait d'un sentiment que le cerveau se comprimait dans un étau.
Que faire ?
Ayant déjà vécu l'exérience de ne pas comprendre la parole puis comprendre, un bilan de l'audition chez le médecin ORL s'est imposé. Résultat : une perte moyenne sur l'oreille accidentée. L'autre restait performante jusqu'à un certain stade de mise en difficulté dans le bruit. "Je vous invite à songer à vous équiper en prothèses auditives".
Le cap salutaire
Aïe. Approche de la cinquantaine et déjà s'équiper comme un "vieux" ! Méditation de pleine conscience : retrouver bien entendre comme petit ou continuer à avoir envie de raccrocher au nez alors que métier relationnel ? La réponse allait de soi. Rdv chez l'audioprothésiste. Mise en place des aides auditives : la magie opère. Tous les son deviennent clairs. Sentiment d'être à 4 000 mètres d'altitude. Le cerveau s'allume comme dirait les québécois. Oxygènéisation. Aides auditives adoptées.
Le regard des autres ?
Le retour en transport en commu a été riche d'enseignements. Ce ne sont pas des aides auditives mais des radars ! Je comprends les gens 3 rangs derrière. Presque gênant de s'dintroduire dans les conversations à leur insu. Est-ce que les gens me scrutent ? Non. Je suis sur mon nuage et dois probablement passer pour un illuminé. TGV. Je teste la fonctionnalité musique en bluetooth. Alors qu'ils sont tous avec leur casque moi, j'ai mes aides auditives top ! Téléphone, vidéo, musique. Tout est en direct.
Aujourd'hui les aides auditives font partie de ma vie et de ma performance professionnelle. Je ne voudrais pas m'en passer. je les conçois plus comme des earables que comme des prothèses. Alertes de mon agenda, musique, téléphone, traduction, TV ...tout y est; Je suis juste en attente qu'elle aillent encore plus loin dans l'assistant personnalisé.