Depuis longtemps, nous considérons être le fruit de nos gênes et de notre héritage génétique. Sommes-nous aussi prédéterminés génétiquement dans la survenue de maladies effrayantes, dans le développement de notre personnalité ou encore dans l’apparition de troubles mentaux?
En 2010, un jeune professeur de Harward, Sébastian Seung a remis en question cette approche. « Nous sommes probablement plus que nos gênes » affirme-t-il.
Depuis le 19e siècle, les neurosciences émettent l’hypothèse que nos souvenirs, les informations qui forgent notre personnalité, seraient stockés dans les connexions entre les neurones de notre cerveau. Les vésicules des neurones contiennent une molécule qu’on appelle un neurotransmetteur dont le rôle est de permettre d’établir les connexions entre neurones. Ainsi, au point de connexion appelé synapse les neurones se connectent.
On peut alors s’attacher à étudier les connexions synaptiques pour savoir comment les neurones sont eux-mêmes interconnectés.
Chaque connectome change à travers le temps. Des synapses peuvent être crées ou éliminées en fonction de l’activité cérébrale. Ce sont alors les stimuli électriques et chimiques issus de l’activité cérébrale qui vont véhiculer les informations d’une branche de neurone à une autre.
L’hypothèse alors émise serait donc que notre activité cérébrale amène nos connexions à changer. Les expériences vécues pourraient donc modifier le connectome. Il serait alors le lieu où l’acquis rencontre l’inné.
Nos centres nerveux et nos aires cérébrales sont donc en connexion permanente. Lorsqu’un déséquilibre survient dans l’un des cortex, c’est l’ensemble qui est déstabilisé.
Pr. Sébastian Seung, Université d’Harward
« Connectome: How the Brain's Wiring Makes Us Who We Are »